Lors de l’élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale de Métropole Savoie, en 2005, des coupures vertes avaient été identifiées entre certains secteurs urbanisés et notamment en limite des agglomérations comme pouvant devenir des corridors écologiques, sous réserve d’aménagements spécifiques.
Par corridors écologiques*, on entend des espaces en herbe, boisés, le long de cours d’eau… que la faune peut emprunter en toute sécurité pour traverser des infrastructures ((auto)routes, voies ferrées..) et rejoindre des espaces plus vastes, notamment les cœurs de nature que constituent les parcs naturels régionaux des Bauges et de la Chartreuse.
Les lois Grenelle ont actualisé le sujet en parlant de trames vertes et bleues. Elles ont rendu obligatoire leur recensement dans des cartographies spéciales à l’échelle des régions.
Parallèlement, la région Rhône-Alpes a souhaité lancé une procédure nouvelle, les "contrats de corridors biologiques" pour aider les collectivités et les associations à financer des actions destinées à améliorer la fonctionnalité de ces corridors (ex : plantation de haies, construction de passage à faune sous des axes routiers, renaturation de cours d’eau, valorisation des prairies fleuries, restauration hydraulique de zones humides…).
Localement, deux contrats ont ainsi été signés : "Bauges-Chartreuse" et "Chartreuse-Belledonne" Ils prévoient plus de 5 millions de travaux sur 5 ans sur un périmètre d’environ 2000 hectares. Ils fédèrent une douzaine de maîtres d’ouvrage dont le Conseil général de la Savoie et sont portés politiquement par Métropole Savoie, épaulé techniquement par le Conservatoire du Patrimoine Naturel de la Savoie.
J’assure le pilotage du dispositif.
Notre réunion du jour avait pour objet de faire le tour des actions programmées sur 2011, vérifier les subventions des partenaires financiers (Région, Europe, Agence de l’Eau), recenser les éventuels points de blocage… mais aussi travailler sur le document de communication qui va bientôt être diffusé pour valoriser notre démarche auprès du grand public et préparer l’organisation de la prochaine fête de la Nature.
Une démonstration par l’exemple que l’engagement d’élus locaux qui ne sont pas estampillés écologistes peut faire progresser au quotidien la préservation de la biodiversité et promouvoir un aménagement durable du territoire.
* Pour se maintenir et se développer, tous les êtres vivants ont besoin de pouvoir échanger et donc de circuler. L’homme n’est pas sans ignorer cette nécessité et il a développé depuis des siècles un réseau d’infrastructures aujourd’hui largement artificialisé, dense et efficace.
Les autres espèces animales et végétales ont, elles aussi, besoin de maintenir des possibilités de communication et d’échange pour assurer leur survie : elles ont, elles aussi, besoin d’un réseau fonctionnel d’infrastructures « naturelles ».
Longtemps, l’homme et les espèces sauvages ont partagé les axes privilégiés de déplacement que sont les grandes vallées, les cours d’eau et leurs abords… Depuis quelques décennies, l’intensité et l’étendue des activités humaines (urbanisation, construction d’infrastructures, intensification de l’agriculture…) a modifié cet équilibre et contraint voire empêche les possibilités de communication et d’ échanges pour la faune et flore sauvages.
Or, sans possibilité d’assurer ces échanges vitaux, les espèces sauvages peuvent être menacées d’isolement voire de disparition.
Ainsi, pour maintenir la biodiversité, il ne suffit plus aujourd’hui de créer des îlots de nature protégés en supposant que des échanges s’organiseront de manière naturelle entre ces aires protégées. Il est indispensable d’identifier et de rétablir des infrastructures naturelles fonctionnelles pour les connecter.
Cette infrastructure naturelle, ce sont les corridors biologiques, aussi appelés trames vertes, comme dans les travaux du Grenelle.
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