Corinne Casanova

L'état du mal-logement en France et en Rhône-Alpes

En tant que vice-présidente au logement de l'agglomération d'Aix-les-Bains, je participerai le jeudi 21 février à la table ronde : "Quelles politiques publiques sur le parc privé ?" organisée par la Fondation Abbé Pierre. Pour tenter de répondre à cette problématique, je serai aux côtés d'Olivier Brachet, vice-président au logement du Grand Lyon et d'Anne-Marie Rème-Pic, vice-présidente en charge de l’Habitat, de l’Urbanisme, du Patrimoine et du Logement au Conseil général de la Drôme..

Commission habitat et rénovation urbaine

Tous les deux mois environ, je pilote une réunion des élus membre de la commission habitat de la ville, avec Marc Matray, responsable du service, afin de faire le point sur l’état d’avancement des dossiers et les évolutions législatives.

Cette commission a été l’occasion de recenser les programmes de construction de logements sociaux en cours ou à venir (soit plus de 600 logements potentiels), lister les biens proposés en conventionnement dans le parc privé et rappeler les contraintes liées au changement des règles d’intervention de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat.

L’occasion aussi de présenter l’accord en voie de finalisation avec Procivis, qui devrait permettre à certains ménages une avance à taux zéro pour le préfinancement des travaux de réhabilitation de leurs logements.

Enfin, alors que les travaux de rénovation urbaine se poursuivent sur le quartier de Sierroz Franklin, et compte tenu des obligations que nous confère la charte d’insertion (réserver 5% des heures travaillées et 10% des embauches effectuées au titre de la gestion urbaine de proximité à des personnes résidant dans le quartier ou d’autres quartiers dits « prioritaires » au regard de leurs spécificités socio économiques), un rappel des dernières données a été effectué.

Ce sont ainsi 30 embauches qui ont été réalisées pour la gestion des équipements, 74 contrats qui ont été passés avec les entreprises impliquées portant sur plus de 20 000 heures d’insertion.

De nouvelles preuves que la ville d’Aix est résolument engagée dans une politique volontariste en faveur du logement pour tous.

Environnement : des bâtiments aixois pris en exemple

Construire des bâtiments performants en terme de consommation énergétique est un enjeu pour enrayer le changement climatique, comme tenu du volume d’énergie fossile consommé par l’habitat et de ses émissions de gaz à effet de serre. C’est un des chantiers essentiels du Grenelle de l’Environnement.

Métropole Savoie, l’ASDER (association savoyarde pour le développement des énergies renouvelables) et Rhône-Alpes Energie Environnement organisaient une cession de formation sur ce thème, à destination des élus de la communauté d’agglomération et des intercommunalités voisines. Parce que le rôle des élus et des collectivités publiques est essentiel pour donner l’exemple. Parce que les chantiers publics peuvent être des espaces d’expérimentation et favoriser, à terme, la diffusion de nouveaux process de construction dans le grand public.

Engagée sur ces thématiques depuis plusieurs années, au retour de voyages d’études en Autriche (Vorarlberg) et à Fribourg, j’étais invitée à présenter l’immeuble des Jardins d’Eden (photo ci-dessous), réalisé par l’OPAC dans le cadre du projet ANRU, et labellisé Bâtiment Basse Consommation (BBC) ainsi que le complexe dans lequel se déroulait la formation. L’ "Espace Puer", au bord du lac, avec sa toiture végétalisée, sa chaufferie bois, ses panneaux voltaïques, s’il n’a pas été conçu avec des objectifs de performance énergétique très exigeants, peut en effet être considéré comme une première étape !

Les échanges ont pu démontrer un volontarisme de tous mais aussi un vrai besoin de trouver une façon de solvabiliser le coût du sur-investissement initial nécessaire. Le temps de retour sur les économies de fonctionnement pouvant en effet parfois paraître peu incitatif… et l’augmentation des normes, donc du coût/m2, pouvant se traduire par une diminution du volume des espaces construits.

D’où les réflexions que l’ACIS souhaite mener au niveau du Conseil général sur le « confort d’usage » des logements qu’il subventionne.

Comité Technique ANRU

Tous les mois, les différents partenaires du programme de rénovation urbaine engagé sur le quartier de Sierroz-Franklin se réunissent pour faire le point sur l’avancée du projet.

Le sujet du jour concernait particulièrement un point sur le respect des clauses d’insertion. En effet, les programmes ANRU prévoient que des emplois créés sur le quartier à l’occasion des chantiers de démolition ou de construction doivent être proposés prioritairement à des habitants du quartier ou de quartiers classés en zone prioritaire.

Le marché des logements neufs

En qualité de Vice présidente de la Communauté d’Agglomération en charge de la politique de l’Habitat, j’ai été invitée par la FPI, représentant 60 à 70% de la profession, à la présentation des chiffres 2010 relatifs à la production de logements collectifs neufs.

Avec 411 contrats de réservation signés, 179 mises en vente nouvelles, chiffres en recul par rapport à 2009 et 89% des logements achetés sur plan ou en cours de construction, l’offre disponible ne représente désormais plus que 5,1 mois d’activité.

Une situation qui inquiète les professionnels du secteur bien qu’elle traduise aussi la prudence qui a été la leur en 2008, lors de la crise, et qui les avait incités à abandonner des opérations.

Le prix moyen s’établit à 3305 € le m2 habitable, en hausse sur Aix les Bains et si 45% des acquéreurs sont les utilisateurs, les investisseurs, dopés par l’éligibilité au dispositif Scellier restent nombreux bien que les biens proposés (grands T3) soient moins dans leurs priorités.

Cette rencontre a permis de reposer la question de la disponibilité du foncier pour la construction et surtout de son prix pour arriver à produire des logements correspondant au niveau de revenu des ménages.

La suppression du Pass foncier qui avait permis d’aider de nombreux primo-accédants n’est, à cet égard pas sans poser des questions puisque le PTZ+ qui le remplace n’apporte pas la même solvabilisation. A l’issue des échanges, la question restait donc posée : les constructeurs vont ils rencontrer leur clientèle ?

Un constat qui légitime pleinement une proposition de l’ACIS visant à ce que le Conseil général aide les primo accédants !